13/06/2004: Lionel Eich règne sur le marathon du ballon d'Alsace (DNA)

   Une sixième victoire, de suite, un temps record de 2 h 54'40... Lionel Eich (Rouffach) a réussi un énorme tour de force hier, au Marathon du Ballon d'Alsace. Il devance Arnaud Kessler (3 h 13'48) et Francis Lau (3 h 22'04), deuxième à l'inauguration, il y a 20 ans.
 Ce Marathon du Ballon d'Alsace, c'est sa course. Lionel Eich l'a faite sienne il y a cinq ans, quand il s'y imposait pour la première fois. D'autres victoires ont suivi depuis, un fantastique record est venu s'ajouter au palmarès, hier. Le coureur de Rimbah-près-Masevaux casse la barrière des trois heures, il termine en 2 h 54'40. Un bond énorme pour une marque bloquée à 3 h 02''44.
 « Huit minutes de moins, je n'y pensais pas, confie l'intéressé, les yeux brillants, le visage marqué. Je suis parti sur de bonnes bases, j'ai continué à ce rythme. J'ai déjà gagné cinq fois, je voulais absolument descendre sous les trois heures. » Il prend des risques, grignote 45'' au premier passage intermédiaire, au km 5. En compagnie d'Arnaud Kessler, le ton est donné, la course rapide.
 Le ciel lui est clément, lui évite ces fortes chaleurs qui lui jouent parfois de sales tours. « Il a plu, c'était juste un peu humide, avec des passages glissants et dangerereux. » Peu important. Fin technicien, le garçon passe partout sur ces sentiers dont il connaît le moindre caillou, qu'il pourrait dessiner le moindre mètre les yeux fermés. Au Ballon, il possède 3' d'avance sur ses temps habituels.

Le tour de la course

 Le record lui tend les bras, il s'en méfie toutefois. « Il y a deux ans, j'ai craqué dans la descente sur Masevaux. Et puis, mon accompagnateur m'indiquait que j'avais deux minutes de retard... Je n'ai plus rien compris, j'ai foncé. » Au km 36, la vérité est rétablie, il possède 7' d'avance. « Même avec des crampes, j'étais sûr de battre le record. Je me sentais bien, heureux, aux anges. »
 A 31 ans, il a fait le tour de la course, montré une maîtrise parfaite d'une épreuve qui ne pardonne aucune erreur, demande une science parfaite avant de la dominer vraiment. « J'ai mis cinq ans avant de passer ces trois heures. C'est du travail, des sacrifices. » Il remercie amis et parents, dont le papa, Marcel, emmenait le petit Lionel, alors âgé de 11 ans, assister à la course.
 « Il était alors en admiration pour ces gaillards, raconte son entraîneur, Guy Klingler, il voulait leur ressembler. Il a toujours été apprécié un Limon ou un Zinglé, vainqueur à trois reprises. Aujourd'hui, Lionel compte le double de victoires. » L'an prochain, il n'alignera pas une septième. « J'ai envie de faire autre chose, des courses dans les Alpes, la Coupe d'Europe... », lâche le coureur.
 Il suspend temporairement son histoire avec le Ballon d'Alsace, au lendemain de cette vingtième édition record, entre un chrono explosif et un nombre de participants jamais atteint (236). « Je pense à notre ancien président, Robert (Schreck), qui se battait pour qu'il y en ait cent. La maladie l'a emporté, il aurait été content », explique M. Klingler. Avec Lionel Eich, la course a décollé.

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