RESULTATS 2005 NORMANDIE

RESULTATS 2005 NORMANDIE(444 classés)

SENIORS HOMMES

VETERANS HOMMES

FEMMES

1- Chemchir Michael (ken) 2:19:12 1- El Kharrat Ali 2:25:29 1- Kozhevnikova Elena (rus) 2:48:09
2- Chernyschov Andreev (rus) 2:19:28 2- Moumou El Hadi 2:32:31 2- Tazetdinova Goulnara (rus) 2:49:27
3- Benredouane Abderrahim (mar) 2:23:06 3- Dugue Patrick (v2) 2:45:55 3- Cheral Sophie 2:50:35
4- Lopuyet Simon (ken) 2:25:17 4- Saunier pierre 2:52:00 4- Loguinova Olga (rus) 2:55:09
5- Maliki Abderrahmane (mar) 2:25:30 5- Brasseur Gilles 2:53:15 5- Maggiolini-Reymonencq Magalie 2:58:33
6- Bougra Aziz (mar) 2:27:55 6- Daniel michel 2:53:32 6- Seckler Valérie 3:09:04
7- Gladichev Andrey (ukr) 2:28:07 7- Deixonne Jacques 2:54:55 7- Bruneau Corinne 3:26:15
8- Legay Cyrille 2:28:10 8- Grout Patrick 2:55:19 8- Huysentruyt Inge 3:30:49
9- Aitel Hadj Malik 2:29:01 9- Hauchard Pascal 2:55:29 9- Kerthe Nicole (v2) 3:44:52
10- Nyabenda Pasteur (bur) 2:35:12 10- Vandeghinste Frans 2:55:32 10- Guenin Véronique 3:50:06
11- Bidaux Pascal 2:38:25 11- Stragier Koenraad 2:55:57 11- Monnier Sylvie 3:54:05
12- Fluet Andre 2:45:35 12- Robert Thierry 2:57:10 12- Vanhoolant Myriam 3:54:48
13- Coulibaly Etienne 2:47:58 13- Niel Patrick 2:57:33 13- leleu Catherine 3:58:53
14- Tesson Sébastien 2:53:48 14- Barret Philippe 2:57:48 14- Aline Marie-Ange 4:03:01
15- Peyrefitte Pierre-Alain 2:55:08 15- Duhamel Bernard 2:59:53 15- Lorthios Catherine 4:04:35
16- Bouzeau Jérôme 2:56:01 16- Cahard Gilles 3:00:24
17- Gosse Cédric 2:56:40 17- Le Maitre Thierry 3:01:05
18- Cahard David 3:00:07 18- Petit Claude 3:01:30
19- Lature Franck 3:01:42 19- Lefebvre Patrice 3:02:10
20- Blouin Richard 3:02:13 20- Leclerc Benoît 3:02:27

03/10/2005: Marathon de Normandie: Chemchir l'inconnu devenu roi. (paris-Normandie)

Depuis 1999, le Kenya courait après la succession d'Alex Kiplagat, solide recordman de l'épreuve (2 h 15'56''). Michael Chemchir a mis fin hier à cette vaine quête de succès.

Jamais l'impitoyable foulée de Michael Chemchir n'avait sévi sur le sol français. Avec l'allure qui caractérise les coureurs descendus des Hauts Plateaux et un regard qui ne trahit aucun signe de défaillance, le Kényan a usé un à un ses compagnons de route.
Débarqué à Honfleur avec une 4e place cette saison au Marathon de Valence en Espagne (2 h 15'21''), il a quitté la Porte Océane 2 h 19'12'' plus tard avec un premier succès de choix en France. « Je me sentais fort, alors j'ai attaqué après le Pont. » Une attaque quasi invisible à l'extérieur du peloton, et qui ne fit qu'une victime, le Marocain Benredouane. « L'accélération de Chemchir, je ne l'ai pas sentie. Mais les crampes oui. Après le 20e kilomètre, j'ai compris qu'il fallait que je laisse filer pour m'accrocher à la 3e place. »

A 500 mètres près

Le 21e kilomètre marquera ainsi le début de l'acte II du marathon. En lice, Chemchir, l'un des inconnus de la légion étrangère sur ce Marathon de Normandie, Sang, Kényan venu pour jouer le lièvre personnel de son compatriote Lopuyet, rapidement décroché, et le Russe Andrev Chernyschov, figure de l'épreuve.
Troisième en 2001, lauréat deux ans plus tard, à nouveau 3e en 2004, Chernyschov grimpe cette fois sur la deuxième marche du podium. Non sans avoir longtemps cru qu'il pourrait être le premier à doubler la mise au palmarès. Un espoir resté scotché sur l'asphalte de l'avenue Foch à. cinq cents mètres de la ligne. « J'ai essayé deux fois de surprendre le Kényan, aux 38e et 39e kilomètres, mais il n'a pas lâché, explique le Russe. J'y ai laissé des forces et je n'ai pas pu répondre à sa dernière accélération. » Ce coup de reins au finish, l'unique différence que le Kényan fit en solo.
La sélection en tête de course, le renoncement de certaines têtes d'affiche, le découragement de quelques outsiders, Chemchir laissa le Pont de Normandie, balayé par un vent de face venu du nord, s'en charger. Un édifice dénué de clémence. Emmenées par le Havrais Mohamed El Ghazouani, lièvre du premier semi, dix têtes se présentèrent au pied du Pont, côté Basse Normandie, quatre seulement restèrent tournées vers la victoire sur l'autre rive de la Seine.
Exit le Kényan Lopuyet, le seul du plateau à afficher un chrono sous les 2 h 10' (2 h 08'19''). Disparu le Burundais Nyabenda, vainqueur cette saison à Lyon, et 2e ici même l'an dernier. Plus aucune trace en tête du Sud-Africain Molefe. Aucun signe non plus des Marocains Maliki et Bougra, ni du seul Français un temps présent aux avant-postes, Ali El Kharrat. Sang, lui, lâcha prise au kilomètre 31, s'effaçant devant le mano à mano annoncé entre Chemchir et Chernyschov. Pour un final qui restera comme l'un des grands moments de ce 9e Marathon de Normandie.

La Russe Elena Kozhevnikova a dominé cette édition 2005 jusqu'à s'imposer en toute logique devant ses concurrentes à qui elle n'aura pas laissé l'ombre d'une chance.

Dès le 5e kilomètre, elle comptait déjà plus d'une minute d'avance sur celles qui allaient s'accrocher tant bien que mal : Tazetdincva, Chéral, Loguinova et Maggionili. L'écart allait ensuite croissant, Kozhevnikova imposant un train d'enfer à ce groupe de poursuivantes qui explosaient après le passage fatidique, et ô combien redouté, du Pont de Normandie.
Mais il y avait deux types de course comme dans chaque marathon, une pour celles qui visent le podium, l'autre pour celles qui souffrent et luttent en gardant leur volonté comme unique champ d'horizon. Car pour Schuster et son casque de baladeur fermement vissé les épaules, le Pont de Normandie annonçait le véritable début de l'enfer, lequel ne prendrait fin que vingt-sept kilomètres plus loin. Alors, on se raccrochait à ce qu'on pouvait, et on cherchait à prendre la roue d'un éventuel compagnon d'infortune.

Chéral a tout donné

Devant, au 23e kilomètre, tout semblait déjà joué pour Kozhevnikova, seule une défaillance physique paraissant en mesure de la priver de la médaille d'or. En revanche, derrière, cela s'annonçait plus serré pour les deux autres marches, Tazetdincva et Chéral étant encore au coude à coude. Mais finalement, à ce jeu-là, ce fut la Russe qui eut raison de la Rouennaise et permit à la Russie de réaliser un doublé. Chéral franchit la ligne finale peu de temps après, mais elle ne fut pas en mesure de franchement tenir tête à celle qui l'avait devancée d'une place au classement.
Mais en voyant ces trois championnes arriver et terminer leurs efforts, on ne pouvait s'empêcher de penser aux autres, qui sortaient à peine du Pont de Normandie, et qui, n'en pouvant plus de chercher leur souffle, voyaient l'ombre da la voiture-balais se rapprocher dangereusement de leurs foulées.

Elena Kozhevnikova (1re, Russie) : « J'avais prévu de partir dès le début en tête et de creuser l'écart ensuite, et c'est ce que j'ai fait. En toute modestie, je savais que j'étais un cran au-dessus de mes concurrentes, donc j'ai joué ma carte à fond. Mais après 20 kilomètres, c'est vrai que j'ai commencé à avoir mal aux jambes, mais il fallait continuer. Le vent nous a gênées moi et ma camarade Tazetdincva, et il faut bien reconnaître que le parcours n'était pas facile du tout. Quant au Pont, c'est vrai que ce n'était pas évident non plus, mais j'ai réussi à rattraper un coureur, alors ça m'a donné du baume au cœur. »
Sophie Chéral (3e, ASPTT Rouen) : « J'ai été très bien dans ce marathon jusqu'au 30e kilomètre, et sur la fin j'ai perdu pas mal de temps notamment à cause d'une pointe de côté. C'est dommage car j'étais encore 2e après trente kilomètres, mais quand Tazetdincva m'a devancée, je n'ai pas pu la rattraper. C'est vrai que c'est un marathon difficile, mais j'avais de la fraîcheur. Le Pont ? Vous savez, il n'intervient que peu de temps après le début de la course, alors quand on est encore frais, ça va. Il n'y a en revanche que le vent qui m'ait gêné. »

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