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Un Français vainqueur du marathon de la Silicon Valley Un français vainqueur d'un marathon aux états-unis, c'est assez rare pour être signalé!! Alors la question que j'ai posé à Bruno Fiore, puisque c'est de lui qu'il s'agit, est pourquoi avoir choisi ce marathon plutôt qu'un autre? Et ensuite je lui demandais s'il voulait bien nous raconter cette expérience fabuleuse de remporter un marathon aux états-Unis, voilà donc son récit, merci à lui de nous faire partager son aventure humaine!! Pourquoi ai-je choisi le marathon de la Silicon Valley ?
En fait, je cherchais un marathon rapide en
Californie et pendant les vacances scolaires de la zone académique de NICE.
Le choix s'est donc porté sur celui de la Silicon
Valley, mes critères étant assez restrictifs. Suite à l'épreuve nous
sommes allés en famille visiter San Francisco, le Sequoia Parc, le Grand
Canyon, puis enfin Las Vegas. D'ailleurs
San Francisco me réussit bien. J'y ai gagné l'aquathlon d'Alcatraz en 2008
et j'ai fini 6ème amateur du triathlon Escape from Alcatraz en 2006.
Bref pour en revenir au compte rendu de course.
Départ 7 heures du matin sur une large avenue.
Le départ du marathon et du semi-marathon est
simultané. Par conséquent, c'est parti
vite. En ce qui me concerne, j'ai une
montre GPS Garmin et un timer à 3'50 au kilomètre. J'ai donc pris la parti
de courir à allure régulière sans me préoccuper des semi-marathoniens.
J'ai bien fait car celui qui gagne le semi, fait un temps de 1h09.
Arrivée à la fin du semi, la situation était plus
claire. je me suis retrouvé 2ème à 35 secondes du leader. Pas
de panique, je reviens sur lui au train. Le temps joue pour moi.
Nous entrons dans un quartier résidentiel et le
signaleur est aux abonnés absents. Je continue tout droit alors qu'il fallait
prendre à droite. Je me suis vite aperçu de mon erreur car 150m plus loin,
la voie est sans issue. Je fais demi-tour
et vois une flèche au sol. Je retourne alors sur le parcours en même temps
que le 3ème. Nous rentrons facilement sur
l'homme de tête et nous resterons ensemble jusqu'à l'arrivée. Il
court très irrégulièrement, ce qui ne me facilite pas la tâche, moi qui
suis un vrai métronome. Ces allures sont très changeantes : entre 3'32 et
3'55 par kilomètres. Je le laisse faire et je fais volontairement l'élastique.
Le tout c'est que je sois au contact dans le final.
Le parcours est très tournant et vallonné. 70 % se
fait sur une petite route réservée aux cyclistes, rollers et piétons. On
croise les marathoniens qui sont sur le chemin aller. Une
fois revenus sur les grandes avenues, mon adversaire d'un jour montre des
signes de nervosité.Je me dis que mon
jour est peut être arrivé. Vais-je gagner un marathon. Le REVE !
Il faut dire qu'il y a de quoi se faire monter la
pression avec la voiture ouvreuse surmontée du chrono, la voiture de Police
et la sirène qui va bien au passage de chaque carrefour. Il y a de quoi
s'enflammer et se griller en 2 bornes. Mais
à presque 42 ans, j'ai un peu d'expérience (16 marathons à mon actif) et je
ne m'affole pas. Par contre mon compagnon,
commence à accélerer progressivement
à 3 km de l'arrivée : 2 miles pour lui, puisqu'il est américain.Il
essaie de me lâcher, mais je reste sagement derrière. Je ressens une tension
à mon ischio jambier droit, mon point faible. J'ai peur de déclencher une
crampe. Je sens que ça fa me filer entre
les mains alors qu'au niveau cardio et musculaire, je suis bien.
Je fais le vide dans ma tête et je reste au contact.
A 300 m de la ligne il tente de ma lâcher une dernière
fois. J'entends qu'il reprend son souffle. C'est le moment que je choisis pour
porter mon attaque.
J'ai creusé une écart significatif en quelques foulées.
Je franchis la ligne en déroulant. J'ai pu apprécier
ma victoire qu'une fois la ligne passée.
Il n'y a pas la foule à l'arrivée, mais les gens
sont très sympa avec moi et se demandent ce que vient faire ce frenchie dans
la Silicon Valley.
Au final, je gagne en 2h41 et 43 secondes avec 4
secondes d'avance sur le 2ème. Le troisième est loin, à plusieurs minutes.
Nous étions 900 au départ et j'ai eu les honneurs
du San José Mercury News, le journal local.
Présentation de l'épreuve :
Parcours vallonnée mais tout de même rapide. je
suis proche de mon record (2h39). Le
climat est excellent pour pratiquer le marathon : 14° au départ et 21° à
l'arrivée.
Il n'y a pas de sas de départ, mais les ricains sont
disciplinés. je me suis donc facilement glissé sur la première ligne.
2 minutes avant le départ, nous avons eu droit à
l'hymne national avec la main sur le coeur. C'était très impressionant.
Concernant l'organisation, rien à dire. Il y a des
ravitos tous les 2 miles.
Le marathon se situait à San José, à 70 km de San
Francisco où je séjournais à l'hôtel.
Maintenant, après avoir récupéré, je vais aller
à Honolulu faire la Great Aloha Run, une course de 8.15 miles entre Aloha
Tower et Aloha Stadium, avec 20 000 engagés. ça, c'est pour le fun et les
vacances à Hawaï.
Ensuite, j'ai prévu deux ou trois marathons en 2010.
Un des 5 majuers, normalement BERLIN, un rapide pour le chrono, peut être
Salt Lake City (je pourrais visiter le Yellow Stone) ou Dallas en avril et
enfin, celui de Tucson (Arizona) en décembre. Une grande ligne droite de
42,195 km, au milieu du désert. Il ne fera pas chaud, 15°. Le parcours est
normalement rapide, en dénivelé négatif. J'espère y faire un podium.
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