Longtemps en tête du challenge marathoninfo (elle vient juste d'être doublée par Evelyne Mura, mais la saison est loin d'être terminée!!), elle a très aimablement accepté de répondre à quelques questions pour nous permettre de mieux faire sa connaissance. vous allez découvrir une personne humble malgré son talent et qui a une vision très saine de la course à pied.  Vous pouvez déjà jeter un coup d'oeil sur sa fiche pour avoir un aperçu de son palmares.

Sur votre site vous expliquez avoir débuté la course à pied pour arrêter de fumer, n'aviez-vous pas le sentiment au départ d'avoir des prédispositions au niveau sportif ou vos premières performances ont-elles été une réelle surprise pour vous?

Quand j'ai  commencé la pratique sportive à 29 ans pour arrêter de fumer, je ne pensais pas qu'un jour je porterais les couleurs de la France pour courir. Mes débuts ont commencé par des podiums.

 

Vous avez ensuite eu un grave accident de la route, comment arrive-t-on à surmonter un tel traumatisme pour revenir au plus haut niveau, voir même faire mieux qu'avant?

Un jour je me suis retrouvée sur un lit d'hôpital avec un fémur cassé suite à un accident tout bête. Un moral et une force de courage que j'ai du abordé seule avec mon mari m'ont permis de remettre les baskets et de revenir  à la compétition. J'en suis revenue plus forte qu'avant, mon corps avait besoin peut-être de se ressourcer.

 

D'après vous quelles sont les qualités principales que doit avoir un marathonien, et quels conseils donneriez-vous à ceux qui débutent dans cette discipline?

Les qualités d'un marathonien pour moi sont la patience, l'envie d'être à l'écoute de son corps et de bonnes qualités endurantes

 

Vous considérez-vous comme une "marathonienne" ou plus généralement comme une adepte de la course à pied avec toutes les variantes que comporte ce sport?

Je me considère plus comme une adepte de la course à pied en général. Marathonnienne oui, car je suis vraiment faite pour les épreuves longues, et maintenant je commence une carrière sur  100km. Mais ce que j'aime avant tout c'est courir, que ce soit sur une piste en nature ou sur route.

 

Plus généralement que représente pour vous la course à pied?

La course à pied est avant tout une passion de la vie de tous les jours, une façon de s'exprimer avec  son corps, ça aide à vaincre les moments difficiles de la vie que l'on peut rencontrer, on apprend plein de choses sur soi.

 

Vous êtes actuellement en tête du "challenge marathoninfo" (NB: au moment de cette interview) grâce aux trois résultats cumulés de vos marathons à Paris, Annecy et Crest (marathon nature de la Drôme), pouvez-vous nous dire quelques mots sur vos trois courses?

Cette année certains diront que je suis une boulimique du marathon mais moi j'ai vécu des moments inoubliables, à Crest par exemple j'ai découvert une autre course de nature que j'aime de plus en plus, il faut se connaître car les trois ont été courues différemment

 

J'ai lu que vous alliez participer aux championnats de France du 100km, qu'est-ce qui vous a donné envie de passer sur cette distance?

L'envie de faire du 100km? vouloir aller encore plus loin, dépasser ses limites,  avoir d'autres sensations que lors d'un 10km par exemple. (NDLR: Cette interview a été réalisée avant les championnats de France du 100km de Chavagnes où Michelle Leservoisier a abandonné, mais elle s'est ensuite rattrapée de fort belle manière en terminant deuxième au classement scratch des 100km du Loir Beconnais en 8h45', voilà ce qu'elle nous a confié après cette course: "pour Chavagne cela aura été une expérience car au loir béconnais j'ai réellement fait une course à la perfection. Un 100km n'a vraiment rien à voir avec un marathon! Il y aura d'autre France! l'essentiel pour moi est que j'ai pu me prouver à moi seule que j'étais  capable de le faire et je suis convaincue des huit heures maintenant.")

 

 L'année dernière, vous avez connu un échec aux championnats de France de marathon du Havre, comment expliquez-vous votre abandon ce jour là?

Abandonner n'est pourtant pas une chose que j'aime faire car pour moi si on est au départ d'une course c'est pour franchir la ligne d'arrivée mais certaines fois on est bien obligé, des contraintes nous y obligent comme quand notre corps nous  dit stop, qu'il est fatigué.
L'autre facteur est la pression que certains se mettent comme moi lors du France peut-être, en tous les cas j'ai bien analysé cet abandon que j'ai pris comme une expérience et non comme un échec comme disent certains. Après Chavagne par exemple  je suis repartie encore plus forte car 2 semaines après j'ai retenté mon objectif et j'ai réussi.

 

Quels sont vos objectifs pour la suite de l'année 2003?

les objectifs 2003 sont en priorité de retrouver le plaisir à la compétition, chose faite, l'objectif d'un 100km,chose faite, et l'objectif de gagner ce challenge marathoninfo pour 2003!!
Le reste seront quelques compétitions comme le Mont Blanc ( elle vient d'y participer en duo et non en individuel) et quelques courses natures.
Mon autre objectif de la vie de tous les jours est d'avoir un travail, de me stabiliser et c'est fait dernièrement ,à moi maintenant de faire mes preuves.

 

Comment vous entraînez-vous pour préparer un marathon?

L'entraînement se fait sur plusieurs mois pour un objectif de chrono. Je double mes séances et je fais en fonction de ma forme et de mon temps de libre.

 

Quel sont vos meilleurs et pires souvenirs de marathonienne?

Les meilleurs moments vécus sont mon 1er marathon, mon seul objectif était de le terminer et dans ces moments là on est heureux comme un enfant!
Ensuite viennent les meilleurs moments que j'ai vécu: ce sont mes victoires, Ottawa et ma médaille d'or aux jeux de la francophonie, Nouméa et Crest où j'ai découvert autre chose, la nature, et je n'ai jamais regardé le chrono en raison de son dénivelé.

 

Vous qui êtes à l'avant des pelotons, quel regard portez-vous sur les anonymes qui font le même sport que vous en quatre heures ou plus?

Je porte un énorme regard sur les personnes qui sont derrière moi.
J'admire beaucoup leur courage et leur volonté car l'effort est encore plus long que nous qui sommes devant et ils ont encore plus de mérite et ils apportent une joie et une ambiance, et tout le monde s'amuse, c'est ça le sport!! on doit avant tout s'amuser et réussir!
On l'oublie un peu trop, chacun au départ dispose de ses propres qualités physiques et on doit courir à son propre niveau ,car sinon c'est ainsi qu'arrive le dopage un jour pour vouloir toujours aller battre ses records, mais tout cela est éphémère il ne faut pas l'oublier.

 

On parle beaucoup de dopage dans le sport actuellement et la course à pied semble à son tour de plus en plus touchée par ce fléau, quel est votre sentiment sur ce sujet?

Aujourd'hui on parle beaucoup dopage dans le monde sportif, mais il faut commencer par se poser les questions ,qu'est-ce qui amène à se doper? et pourquoi?
La raison pour moi est l'argent, les médias, les performances, vouloir toujours battre les records.

 

Jusqu'à quand pensez-vous poursuivre la course à pied à haut niveau?

j'espère courir le plus longtemps possible mais les performances et mes résultats suivront en tenant compte de ma forme, de mon âge et mes capacités.
l'essentiel est d'y trouver toujours du plaisir quand on pratique la compétition,  regardez certaines grandes sportives comme Josette Collomb et Nicole Léveque qui ont commencé très tard...

 

 

Dans ce sport individuel, arrive-t-on à se faire de vrais amis? Quelles sont les personnes que vous appréciez le plus?

On arrive à se faire beaucoup d'amis  mais aussi des ennemis...
Les personnes que j'apprécie avant tout sont mon mari avec qui je partage cette passion et mes trois enfants qui m'ont toujours donné la force et  le courage pour ne pas baisser les bras quand on passe des épreuves difficiles.
Les marathoniens et marathoniennes que je garde dans mon coeur et qui sont pour moi une image du marathon sont Jean-Pierre Monciaux,  Philippe Rémond,  Josette Collomb ma camarade de club, Nicole Léveque et Christine Mallo, tous pour leur discrétion.

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